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Les isolants biosourcés : un marché d’avenir pour les entreprises de rénovation

Homegrade a pour mission de conseiller et d’accompagner les particuliers dans le processus de rénovation de leurs biens immobiliers bruxellois. Parmi tous les thèmes abordés, nous sensibilisons et encourageons les particuliers à opter pour une rénovation durable, ce qui implique un choix pertinent du type de matériaux isolants.

Il existe aujourd’hui sur le marché une grande diversité d’isolants biosourcés (= issus de la biomasse végétale ou animale), dont les qualités environnementales ne sont plus à démontrer. Une littérature abondante en décrit les nombreux avantages : matières premières issues de ressources renouvelables ou recyclées, bilan carbone négatif ou neutre, mode de production local et peu énergivore, toxicité faible, bonnes performances thermiques aussi bien pour le confort d’hiver que d’été, régulation de l’humidité, performances acoustiques… De plus, lors de leur mise en œuvre, le caractère sain de ces isolants n’est pas à négliger pour la santé des ouvriers.

Si l’intérêt des particuliers pour des rénovations à moindre impact sur l’environnement et sur la santé est croissant, notre expérience de terrain nous montre que cette demande est confrontée à une offre trop limitée : les entreprises de rénovation proposent aujourd’hui encore principalement des isolants minéraux (laine de verre et laine de roche) et des isolants synthétiques issus de la pétrochimie (PU, PIR, EPS, XPS), même quand des alternatives plus durables, et moins nocives sur la santé des habitants et celle des ouvriers, seraient aussi adéquates.

A titre d’exemple, il est possible :

  • d’isoler les toitures inclinées par l’intérieur avec un des nombreux isolants biosourcés disponibles sur le marché : la cellulose, la laine de bois, la laine de chanvre, la laine de lin, le textile recyclé ou encore les fibres d’herbe, à la place des laines minérales.
  • d’isoler les toitures inclinées selon la méthode sarking avec des panneaux en fibre de bois, à la place des panneaux en polyisocyanurate (PIR) ;
  • d’isoler les toitures plates avec des panneaux rigides de liège expansé, à la place des panneaux en polyisocyanurate (PIR) ;
  • d’isoler les façades par l’extérieur avec des panneaux en fibre de bois ou en liège expansé, à la place des panneaux en polystyrène expansé (EPS) ;
  • d’isoler les façades par l’intérieur avec des blocs de chaux-chanvre à la place de panneaux en polyuréthane (PU) ;
  • ou encore d’isoler les murs avec de la paille (par exemple dans une ossature bois), d’isoler les planchers avec du liège ou de la cellulose en vrac…

Toutefois, pour certaines applications, les isolants « traditionnels » restent un choix adéquat grâce à leurs propriétés hydrophobes (par exemple le polystyrène extrudé (XPS)) ou ignifuges (par exemple les laines minérales) ou encore leur qualité de résistance à la compression (par exemple le verre cellulaire).

La Région de Bruxelles-Capitale encourage financièrement à opter pour des isolants biosourcés en proposant des primes renforcées : la prime à la rénovation de l’habitat augmente le montant des travaux acceptés de 5 €/m² (soit une augmentation de 25 %) et la prime énergie offre un bonus de 15 €/m².

Ces incitants financiers sont précieux pour encourager les particuliers à faire des choix durables mais ils ne suffisent pas tant que l’offre reste insuffisante. Force est de constater que si les particuliers sont souvent convaincus, la réalité de terrain prend le dessus : ils trouvent difficilement des entrepreneurs qui travaillent avec des isolants biosourcés ou le surcoût par rapport à d’autres isolants est trop élevé. Les entreprises sont tentées de proposer à leurs clients des isolants plus « standards » car ils sont moins chers et leur mise en œuvre est standardisée et connue…

Nous sommes à un moment charnière pour la rénovation des logements à Bruxelles grâce, entre-autres, au développement croissant de l’économie circulaire dans la construction, aux débats sociétaux sur le changement climatique, à la stratégie rénovation 2030-2050 de la Région de Bruxelles-Capitale (appelée Rénolution)… Dans ce contexte, Homegrade est convaincu qu’une offre en matériaux isolants biosourcés est un marché qui a de l’avenir pour les entreprises de rénovation. Cette offre répondra à une demande en plein essor, et plus elle se développera, plus elle sera financièrement concurrentielle aux matériaux isolants minéraux et synthétiques.

Les acteurs de la construction ont toutes les clés en main pour faire de la rénovation durable à base d’isolants biosourcés le nouveau standard dans la rénovation de demain !

Auteur : Anne Costa, Conseillère chez Homegrade

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