Organisation nationale de représentation sectorielle, ORI met également en lumière le rôle des bureaux d’ingénierie et de conseil à Bruxelles. « Nos membres sont essentiellement actifs dans les projets de construction et d’infrastructures. Dès lors, les évolutions dans le secteur du bâtiment au sens large exercent également un impact sur les bureaux d’ingénierie et de conseil », affirme Christophe Hautier, directeur général d’ORI.
Parmi ses membres, l’organisation compte à la fois de petits et de grands bureaux d’ingénierie et de conseil bruxellois, flamands et wallons, actifs dans de nombreux domaines tels que la construction, les infrastructures, le développement urbain, l’environnement et l’industrie. Leurs prestations spécialisées consistent en des missions de conception, d’ingénierie, d’étude et de conseil. Ensemble, ils représentent quelques milliers de travailleurs.
Organiser, représenter et informer
« Nous soutenons et renforçons nos membres dans leur environnement d’entreprise », explique Christophe Hautier. « Nous mettons en avant le rôle essentiel de notre secteur face aux défis sociétaux, professionnels et intersectoriels. Nous abordons des thèmes primordiaux tels que la mobilité, le changement climatique, la transition énergétique et la construction circulaire dans notre fonctionnement. Nos experts se réunissent pour réfléchir à ces enjeux de société. Les défis professionnels se situent principalement dans la profession elle-même. Dans ce cadre, l’image et le marché du travail constituent deux thèmes majeurs. Vu l’importance d’optimiser les procédures et investissements, la politique est également évoquée, et dans ce contexte, notre secteur peut jouer un rôle majeur. »
Innovation et transition numérique
« Notre organisation est également impliquée dans de nombreux projets et dossiers, et dans ce cadre, elle collabore avec d’autres organismes afin d’atteindre les meilleurs résultats pour le secteur de la construction en général, et pour notre secteur en particulier. L’innovation et la transition numérique jouent un rôle fondamental dans le cadre de ces défis intersectoriels. Dans le domaine de la transition numérique, je pense par exemple au BIM ou building information modelling. Nous privilégions la définition de building information management, car en réalité, le BIM englobe un mode de collaboration logique et structure les échanges d’informations. »
« Le BIM désigne un modèle numérique permettant à l’architecte, à l’entrepreneur et aux installateurs de saisir toutes les données d’un ouvrage de construction. Il s’agit donc d’un plan traditionnel, mais en trois dimensions et contenant toutes les informations relatives aux techniques et matériaux utilisés. Cette technologie permet notamment de visualiser un projet de construction avant même le premier coup de pelle, mais aussi d’optimiser les intégrations et d’éviter le travail redondant. En bref, elle n’offre que des avantages. Cependant, le BIM possède d’autres atouts. Pour que les architectes, bureaux d’étude et entrepreneurs puissent utiliser cette technologie de manière optimale, une foule d’informations (ou big data) sont requises à propos des caractéristiques des produits, de leur mise en œuvre, de leur installation, ou encore de leur prix. En outre, l’application pratique devra rattraper un certain retard au cours des prochaines années. Compatibilité logicielle, utilisation de normes ouvertes, adaptation des dispositions contractuelles, accessibilité des données, glissement des tâches dans le temps, méthode adaptée, collaboration entre les diverses parties prenantes, etc. sont autant de questions qui doivent être débattues et abordées. »
« Dès lors, ORI met tout en œuvre pour réunir les experts qui seront capables de s’attaquer à ces enjeux. Au sein de divers groupes de travail BIM, ORI collabore avec des donneurs d’ordre, des entrepreneurs, des architectes, des centres de connaissances, etc. afin d’adapter son approche BIM au marché belge. Compte tenu des forces et des responsabilités de chaque partie impliquée, nous visons un équilibre optimal entre elles, afin de valoriser le processus BIM et de fournir un produit de qualité. Sur le plan international, nous défendons par ailleurs les besoins de la Belgique et prodiguons nos conseils afin de contribuer au développement des nouvelles normes ISO et CEN en matière de BIM. Les big data permettent d’améliorer les processus de construction. L’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, la réalité augmentée, l’impression 3D et la robotisation sont autant d’innovations technologiques qui, à terme, permettront au secteur de la construction d’adopter de nouvelles méthodes de travail. »
Société durable et résiliente au changement climatique
« Par ailleurs, ORI est une voix qui compte dans le débat portant sur une société durable et résiliente au changement climatique », poursuit Christophe Hautier. « Je pense du reste que les bureaux d’ingénierie et de conseil joueront un rôle prépondérant dans la transition vers un environnement résilient au changement climatique. Ils peuvent contribuer de différentes manières à trouver de nouvelles solutions face à ce défi, par exemple en concevant des terrains industriels durables, en développant des options en matière d’énergie renouvelable ou en mettant au point des systèmes de transport adéquats. L’expertise technique s’avère cruciale, non seulement dans la lutte contre les émissions de CO2, mais aussi dans la recherche de solutions d’adaptation au changement climatique dans le domaine des projets de construction et d’infrastructures, en vue de garantir une prise en considération suffisante des conditions climatiques à venir. L’avantage des bureaux d’ingénierie, c’est qu’ils sont capables d’envisager la problématique de manière intégrée. Si la plupart des plans d’adaptation au changement climatique sont mis au point au niveau sectoriel, les bureaux, eux, possèdent une vision globale. »
Depuis 2020, ORI est partenaire des Belgian Construction Awards, qui décernent un ORI Climate Proof Award aux projets affichant une approche clairement résiliente au changement climatique. Le bureau d’ingénierie Witteveen+Bos a remporté la première édition.
Gestion des actifs
ORI communique régulièrement son point de vue sur ce sujet et fait ainsi figure de référence concernant le rôle de ses membres dans la réalisation d’une société saine, sûre et durable. « L’infrastructure routière exerce un impact sur la compétitivité, et dans ce domaine, notre pays est clairement à la traîne. Pour aborder cette problématique, nous avons créé une chaire intitulée Infrastructure Asset Management & Life-Cycle Planning en collaboration avec deux universités bruxelloises (l’ULB et la VUB) et plusieurs bureaux d’ingénierie et de conseil. Nous entendons ainsi exploiter la dynamique actuelle pour booster les pratiques en matière de gestion et de gouvernance. Depuis septembre 2019, un doctorant à la Solvay Business School mène une étude consacrée à une politique belge plus durable en matière d’infrastructures. »
Promotion du métier d’ingénieur
Selon Christophe Hautier, les opportunités dans le secteur de la construction sont légion, tout comme les défis. « À l’heure actuelle, la demande d’ingénieurs est supérieure à l’offre. Mais grâce aux nombreux efforts consentis par les différents acteurs, nous espérons inverser la tendance à l’avenir. Aussi, notre secteur met tout en œuvre pour promouvoir le métier d’ingénieur ; il entretient des contacts étroits avec le monde académique et les jeunes talents. Les jeunes d’aujourd’hui sont les décideurs, ingénieurs, scientifiques et innovateurs de demain. »
Activer
« ORI veut que ses membres soient fiers de leur organisation sectorielle, qu’ils s’impliquent dans son fonctionnement et veuillent s’associer à elle », explique Christophe Hautier. Y a-t-il des projets dont l’organisation peut se féliciter ? « ORI est un chef de file en matière de BIM, ce qui constitue un véritable accomplissement. Mais je pense aussi à notre contribution à la rédaction de conditions et de tâches standard. Ce type de documents aide les parties impliquées à se mettre d’accord sur les responsabilités de chacun. Le résultat ? Moins d’erreurs, moins de modifications et moins de frais. Du reste, ces listes de tâches incarnent parfaitement ce que nous voulons atteindre, à savoir plus de collaboration et moins de discussions. Car cela profite à tout le monde ! »
Plus d’informations : www.ori.be
Auteur: Christophe Hautier, Managing Director, ORI
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