Le 18 octobre, ecobuild.brussels a organisé pour ses membres une visite guidée de l’école passive à pédagogie active « A la Croisée des Chemins » à Neder-Over-Heembeek, réalisée en bouwteam par Denys, B2Ai, Ney & Partners et Ingenium.
Ce projet ambitieux de la ville de Bruxelles a été lancé en 2013. Il s’est déroulé sur six ans, dont six mois pour le permis et deux ans de chantier. La Ville visait des performances durables et environnementales ambitieuses, que l’équipe a réalisées avec succès. L’école A la Croisée des Chemins atteint le standard passif et est lauréate de Be.exemplary 2016.
A la Croisée des Chemins est plus qu’une école intégrant des mesures énergétiques optimales. On peut parler d’un projet durable et même circulaire en ce qui concerne l’utilisation du bâtiment.
Au niveau architectural, les concepteurs ont cherché un équilibre optimal entre la compacité du bâtiment et les espaces libres, verts et récréatifs de qualité. Le bâtiment n’occupe qu’une bonne moitié de la parcelle et a été conçu pour être utilisé de différentes manières. Grâce au plan libre, de par la structure de type dalles champignon, il n’y a pas de poutres ou autres obstacles. Toutes les cloisons sont indépendantes de la structure. L’espace libre permet un réaménagement à moyen terme et même un changement de fonction à long terme.
Le standard passif a été atteint par un choix intelligent de mesures énergétiques. D’abord la géothermie, mise en place par l’excavation de 30 puits de 100 mètres de profondeur. Par ailleurs, l’apport de chaleur et de lumière naturelle a été examiné à fond. A commencer par l’apport de lumière par les baies vitrées, dont la taille varie selon l’orientation. On a opté pour des pare-soleils fixes plutôt que mobiles pour des raisons de durabilité et de tenue dans le temps. Une étude dynamique de la surchauffe a permis de jouer avec la valeur G (la valeur qui indique la capacité du vitrage à laisser passer l’énergie du rayonnement solaire). Côté sud, où le facteur G était très fort, on a choisi un triple vitrage. Côté nord, le facteur G faible a permis qu’un maximum de chaleur et d’énergie solaire puisse rentrer dans le bâtiment, par du double vitrage. La chaudière gaz à condensation et la pompe à chaleur maintiennent la température du bâtiment à niveau.
Les architectes ont prévu un maximum de toitures vertes. En parallèle, une partie des eaux pluviales est récupérée pour un projet pédagogique mis à disposition des élèves dans la cour de récréation, et pour l’alimentation d’une zone humide qui crée de la biodiversité. Une autre partie des toitures est accessible et sert d’espace d’apprentissage.
On conclut avec le confort acoustique, pour lequel le bâtiment répond à la norme, assez exigeante. Malgré certains grands volumes et dispositions d’espaces particulières, la réaction des professeurs était positive dès la rentrée scolaire (le 1er septembre 2018).
La visite guidée a bien démontré que cette école est plus qu’un bâtiment durable. Il s’agit d’une réalisation où l’équipe a réussi à mettre en place tous les aspects durables à long terme. Pour conclure, l’aspect esthétique de ce bâtiment est aussi une réussite ; le projet final est resté très proche de la conception initiale.
Texte et photo: B2Ai