La conférence de Glasgow est considérée comme le principal sommet sur les changements climatiques depuis l’accord de Paris. Pourtant, le pacte conclu lors de la COP26 ne suffit pas à maintenir le réchauffement climatique dans la limite acceptable de 1,5 °C. Malheureusement, avec les accords actuels entre les 197 pays signataires, nous mettons plutôt le cap sur une hausse de 2,4 °C, et ce, malgré les conséquences du réchauffement visibles aux quatre coins du monde.
En revanche, les débats ont pour la première fois évoqué la fin du charbon et des combustibles fossiles, ce qui apporte tout de même une petite note d’optimisme. Malgré un accord final appauvri, nous pouvons tout de même parler d’un tournant historique. Cette décision devrait également pousser le secteur de la construction vers une durabilité accrue.
Après le sommet, tous les pays devront passer à l’action. Cependant, les négociateurs belges se sont rendus à la conférence sans accord entre les différents gouvernements du pays en matière d’objectifs climatiques. Dans son plan climat, l’Europe se montre pourtant ambitieuse, avec une réduction d’au moins 55 pour cent des émissions de gaz à effet de serre et l’atteinte de la neutralité carbone d’ici 2050.
Pour la Belgique, cet objectif correspond à une baisse de 47 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. La clé de répartition de ces ambitions continuera à alimenter le débat entre les régions et les autorités fédérales de notre pays.
La Région de Bruxelles-Capitale a revu ses ambitions à la hausse, en prévoyant une réduction d’au moins 40 pour cent des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030. Depuis 2015, elle applique des normes draconiennes dans le secteur du bâtiment et a ainsi été la première région du pays à imposer la construction (quasi) neutre en énergie. À l’époque, les exigences les plus strictes étaient prévues pour les nouvelles constructions. Or, Bruxelles compte bien évidemment une majorité de bâtiments existants. Aujourd’hui, la région a donc décidé de déployer sa stratégie de rénovation « Renolution », qui s’attaque aux bâtiments existants énergivores dans une optique de durabilité et de circularité.
La Flandre envisage elle aussi d’adopter une telle stratégie, avec une obligation de rénovation en cas de transfert de propriété d’un bâtiment, mais aussi la fin des raccordements au gaz pour les nouvelles constructions. Pourtant, la Région flamande a fait preuve d’un manque d’ambition à l’entame de la COP26, et la Belgique s’est rendue à la conférence sans aucune vision commune. Par ailleurs, la volonté flamande de réduire les émissions jusqu’à 40 % d’ici 2030 est nettement inférieure aux objectifs européens.
Si la Wallonie se montre plus ambitieuse en s’imposant une réduction de 55 %, elle n’a pas encore prévu de mesures concrètes qui permettraient d’atteindre cet objectif. L’été dernier, la région a pourtant été durement touchée par les conséquences des changements climatiques. Elle aussi envisage une stratégie de rénovation poussée.
Le temps presse, il est urgent d’avancer dans la lutte contre le changement climatique. Si la Chine et les États-Unis sont capables de coopérer, peut-être reste-t-il une lueur d’espoir pour les différents gouvernements de notre pays.
Auteure: Wendy Boswell, CERAA Asbl et présidente du cluster ecobuild.brussels