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Visite de chantier: Tour Victoria

La rénovation de la tour Victoria est un projet confié par Downtown et Baltisse et réalisé par le bureau d’architecture 51N4E. Rendre sa place à ce bâtiment monumental, tant au niveau local qu’au niveau métropolitain, préserver son architecture et réutiliser autant d’éléments et de matériaux que possible, voilà les ambitions qui caractérisent ce projet.

LCC & LCA : L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE AU CENTRE DU PROJET

Afin de prendre les bonnes décisions, tant au niveau du réemploi qu’au niveau du choix de nouveaux matériaux, 51N4E a fait appel à SuReal. Ce bureau d’experts en durabilité a eu comme mission de comparer les différents scénarios et possibilités à l’aide d’Analyses de Cycle de Vie (Life Cicle Analysis : LCA) qui déterminent l’impact environnemental pour toute la durée de vie d’un élément du bâtiment ou du bâtiment entier. Les rejets en équivalent CO2 sont calculés pour les différents scénarios, mais pas seulement : d’autres aspects environnementaux, comme entre autres l’acidification des sols ou des océans, sont également pris en compte. Important dans le domaine de la construction est la distinction entre operational carbon et embodied carbon. Le premier concerne l’impact d’un bâtiment pendant son utilisation. Cet impact sera moindre si le bâtiment est peu consommateur en énergie. Quand il s’agit de choisir des matériaux durables, l’embodied carbon joue également un rôle important, car il reprend l’impact du matériau tout au long de sa durée de vie. Cela comprend la phase de production, la construction, le transport, tout ce qui a trait à l’entretien et au remplacement, et la fin de vie : peut-on facilement démonter, recycler, réutiliser sous la forme d’un autre matériau ? Toutes ces données sont intégrées dans un passeport de matériau.

En parallèle de cette étude LCA, une analyse de coût, (Life Cycle Cost : LCC) a été réalisée pour déterminer non seulement le coût d’investissement, mais aussi les coûts d’entretien et d’éventuelles réparations.

L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE AU-DELÀ DU CHANTIER

Un programme varié comprenant un bar public, un hôtel, des espaces de co-working et des bureaux, permet de garantir une occupation 24h/24h par un public varié et qui évoluera tout au long de la vie du bâtiment. Les choix durables ne s’arrêtent donc pas à la phase chantier. Des informations sur les matériaux qui pourront être utilisés à postériori seront transmises aux futurs utilisateurs. Cela concerne par exemple les cloisons, les matériaux de finition, les faux-planchers et les faux-plafonds. Le principe « As a service » est également envisagé. Celui-ci permet aux fournisseurs de rester propriétaires de leur produit, de le récupérer en fin d’utilisation, et d’ainsi avoir tout intérêt à les rendre durables, démontables et recyclables.

Pour la finition du noyau central du bâtiment, ainsi que pour les sanitaires, il a été décidé de travailler avec des matériaux réemployés issus d’autres chantiers. Il s’agit de faire preuve d’une certaine flexibilité et d’accepter que certains matériaux seront trouvés en cours de route. Pour le hall des ascenseurs, les architectes ont choisi une finition avec des panneaux de marbre, mais n’en ont défini que le calepinage et certaines exigences de qualité, laissant une grande liberté dans le choix des matériaux.

RÉFLEXION SUR LA FAÇADE

La façade est composée de trois couches : l’intérieur était recouvert de tout un tas de finitions en aluminium et d’habillages en tout genre. Ceux-ci ont été démantelés afin de montrer la structure en béton dans sa forme brute. Vient ensuite la couche composée de vitrage et d’isolation thermique. Celle-ci a évidemment dû être remplacée pour répondre aux exigences actuelles. La dernière couche est la finition extérieure. La façade est recouverte depuis 2001 par des lambris en aluminium laqué. L’ambition initiale était de les réutiliser mais malheureusement, l’étude LCA menée par SuReal a démontré que si l’on considère tous les aspects de durabilité au long de la durée de vie entière de la façade, le réemploi des lambris en aluminium n’était, dans ce cas-ci, pas le choix le plus durable. En effet, pour enlever la peinture, il aurait fallu faire appel à des produits chimiques avec un grand impact environnemental.

LE « BRUTCHIC »

Les finitions intérieures, les faux-planchers, faux-plafonds, et tous les habillages ont été enlevés pour montrer la structure en béton du bâtiment. Toutes les colonnes ainsi que les plafonds resteront visibles. Les installations techniques seront laissées à découvert également, un flocage assurant leur résistance au feu. L’apparence brute du béton est considérée comme une qualité architecturale et mise en avant dans tout le bâtiment.