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Permafungi et Sonian – Synergies productives

Le secteur de l’économie circulaire et durable offre de très nombreuses perspectives de développement, en particulier dans le cadre de collaborations entre ses acteurs. C’est effectivement cette direction qu’ont suivie les entreprises Permafungi et Sonian en créant conjointement des nouveaux produits qui bénéficient des expertises et ressources des deux partenaires, avec le soutien du programme Circular Innovation d’Innoviris.

Ces premiers prototypages réussis ouvrent la voie à de nouvelles réalisations et de nouvelles synergies.

Production naturelle

Très concrètement, cette réalisation conjointe est un élément de mobilier intérieur nommé « Chimère », et dessiné par l’artiste Damien Gernay. Il se présente sous la forme d’un module de 1,20 m de haut sur 1,50 m de large, au croisement de l’étagère design et de la cloison ouverte, réalisé en mycomatériaux de Permafungi entourant intégralement une armature de bois fournie et taillée par Sonian Wood Coop. L’ensemble garantit une solidité et une portance grâce auxquelles cet objet nouveau atteint les performances fonctionnelles attendues d’un tel élément de mobilier intérieur.

Ainsi que nous l’expliquent ses concepteurs, la production de cette console s’est fondée sur une réelle synergie tout en posant de nombreux défis.

Stephan Kampelmann de Sonian : « Pour initier ce projet, Damien Gernay s’est montré très intéressé par les possibilités qu’offrent les mycomatériaux. Et c’est lui qui a proposé ce concept, une sorte de console-étagère qu’on peut mettre dans une pièce pour la séparer tout en bénéficiant à la fois du côté très visuel de cette matière et de sa superstructure très régulière.

Dans le projet, nous avons fourni l’armature de hêtre qui est à l’intérieur du meuble ainsi que les déchets de bois qui ont servi de substrat pour nourrir les champignons qui produisent le mycomatériau qui enrobe cette armature.

Mais, la difficulté principale a été de concevoir et construire le moule à l’intérieur duquel se trouve cette structure portante entourée des copeaux de bois et dans laquelle on inocule le mycélium.

Les champignons se nourrissent alors des déchets de bois à l’intérieur du moule en créant des filaments qui vont pénétrer l’armature de bois et créer ainsi l’adhérence de l’ensemble. Et ça, c’est assez génial, parce qu’en menuiserie, l’assemblage des différentes pièces de bois, c’est toujours un moment technique très important dans la fabrication d’un objet. Or ici, cette étape est réalisée biologiquement, pas avec des vis, des clous ou de la colle, mais avec des filaments au niveau cellulaire. On joue véritablement avec des organismes vivants. Et c’est ça qui rend tout cela passionnant et très innovant».

Victoria Maertens de Permafungi : «Au niveau de la maturation des mycomatériaux à l’intérieur du moule, il faut compter entre trois et cinq semaines pour que la matière occupe l’intégralité de l’espace disponible, ce qui stabilise le processus. Mais il reste encore la phase de démoulage qui est, en réalité, assez complexe parce qu’à ce stade, le mycomatériau est encore humide et donc assez fragile. Pour trouver la bonne technique de démoulage qui n’abime pas l’objet et ainsi définir notre protocole de travail, nous avons dû faire plusieurs tentatives, en fonctionnant par essais-erreurs. En sachant qu’une fois démoulé, le module doit encore sécher une dizaine de jours pour pouvoir être manipulé et utilisé».

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