Projet de recherche « Home + » à la Haute Ecole Libre Mosane (HELMo).
Quand on parle de « Performance Énergétique des Bâtiments », on cherche en réalité à identifier la quantité d’énergie qui est consommée par un bâtiment, pour répondre aux besoins liés à son utilisation : besoins en chauffage, eau sanitaire, éclairage, refroidissement ou ventilation. Pour y répondre, les stratégies énergétiques ont évolué ces dernières années : on a d’abord cherché à rendre nos techniques spéciales efficientes afin d’obtenir les meilleurs rendements de consommation. Cette stratégie, bien que répondant effectivement aux besoins, a engendré certains surdimensionnements. Il est alors apparu que l’isolation et la conception des bâtis permettaient, dès l’origine, de réduire significativement les besoins. La prise en compte de l’environnement (climatique, incidence de structures voisines) a permis ensuite d’affiner au mieux les modélisations. L’intégration d’une auto-production décentralisée dans les modèles de consommation a permis enfin de mettre mieux en exergue les besoins résiduels.
Mais ces algorithmes cherchant à modéliser les consommations de nos bâtiments ne peuvent être vraiment efficients que s’ils prennent en compte l’utilisateur, par définition moins prévisible : son activité, son niveau de confort, mais aussi le climat intérieur des bâtis.
Ainsi, la diversité des paramètres à prendre en compte et des vecteurs énergétiques à satisfaire est devenu telle qu’il est difficile d’obtenir un seul modèle prédictif pour la diversité de nos bâtiments et de nos usages. Malgré l’affinement de la connaissance en gestion de flux et en physique du bâtiment, on continue d’observer certaines disparités par rapport aux réalités des consommations.
Une nouvelle stratégie énergétique tend dès lors à se mettre en place afin d’intégrer le comportement de l’utilisateur et l’usage des bâtiments en vue d’établir par la suite un modèle prédictif : la captation en temps réel de nos paramètres de confort d’usage, permettant une action directe, optimale et automatique, sur les régulations des techniques spéciales.
Le monde de la construction est ainsi devenu le nouveau terrain de jeu de grandes entreprises numériques : dès 2014, Google rachète NestLabs, un fabricant de thermostats connectés. En Corée du Sud, la nouvelle ville de Songdo, crée ex-nihilo sur base de fonds privés et qui accueillera bientôt le Fond Vert pour le Climat de l’ONU, se présente comme une ville ubiquitaire, hyperconnectée où toutes les informations liées à son usage, sont connectées grâce à l’IoT. En 2017, enfin, la ville de Paris a entamé une expérimentation baptisée « InDoor », grâce à la société Cisco Systems, spécialisée en routeurs : des capteurs renvoyant toutes les trois secondes des données relatives à la température, aux niveaux d’humidité, de bruit et de luminosité, et aux mouvements sont mis en œuvre dans une crèche, un gymnase, une mairie d’arrondissement et 100 logements. Toutes ces données doivent permettre de corréler certains dysfonctionnements induisant des surconsommations énergétiques avec des problématiques (oubli d’extinction de lumière, température ressentie plus basse que la température réelle à cause d’une trop grande humidité, etc.).
C’est dans cette optique que le projet de recherche « HOME+ » vise la mise en place d’un système de captation sur le campus de HELMo Gramme (Haute Ecole Libre Mosane – HELMo), afin de modéliser de manière dynamique les consommations énergétiques et les interactions éventuelles entre vecteurs énergétiques. Le projet vise également à identifier, pour les utilisateurs, les freins éventuels liés à la perte du sentiment de contrôle sur les systèmes énergétiques.
Le projet de recherche « HOME+ » est porté par le CRIG, centre de recherche associé à HELMo.
Plus d’informations sur le site internet du CRIG
Image : ©HELMo