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Isolation par l’intérieur : un outil gratuit pour faire les bons choix

Représentant près de 18 % des émissions totales de GES belges pour le chauffage de ses bâtiments, le secteur de la construction fait face à un gigantesque challenge pour respecter les accords internationaux visant la neutralité carbone à l’horizon 2050. Affichant des moyennes très élevées en matière de consommation d’énergie primaire, une grande partie des bâtiments résidentiels belges manquent cruellement d’isolation et consomment une énergie importante pour maintenir le confort exigé par leurs occupants. Les travaux d’amélioration énergétique doivent donc être une part importante des chantiers à venir.

Parmi ces chantiers, on retrouve inévitablement des travaux d’isolation thermique : toiture, murs, plancher, etc. Un cas particulier nécessite toutefois l’attention conjointe du maître d’ouvrage, de l’architecte et de l’entrepreneur : l’isolation par l’intérieur de murs en briques existants. Celle-ci peut en effet présenter des difficultés d’ordre hygrothermique : la présence d’isolant côté intérieur entraîne un refroidissement de la paroi existante qui était auparavant « chauffée » par les déperditions thermiques.

Dans un tel cas de figure, deux problèmes sont généralement observés.

  • D’une part, le mur en brique existant absorbe de l’eau (pluie battante) et met plus de temps à sécher en raison de sa température moins élevée. Des dégâts structurels (éclatement de la brique en cas de gel) ou visuels (efflorescences de sels) peuvent alors être observés.
  • D’autre part, selon les matériaux mis en œuvre, une migration de vapeur d’eau de l’intérieur vers l’extérieur peut avoir lieu. Si cette vapeur d’eau atteint le mur de briques en grande quantité, une condensation peut être observée dans les derniers centimètres de l’isolant, entraînant une diminution de sa performance thermique, voire une dégradation des matériaux mis en œuvre (isolant, structure bois légère pour certains isolants, …).

Les simulations dynamiques hygrothermiques font partie des expertises visant à déterminer si une composition de paroi peut entraîner ou non des risques de condensation au sein de l’isolant et de dégradation de la paroi dans son ensemble. Ces études ne sont toutefois pas accessibles au maître d’ouvrage et ce dernier se retrouve démuni face à certains choix, comme celui de l’isolant, de la membrane régulatrice de vapeur d’eau ou encore de la finition intérieure.

Conscient de la difficulté que représentent ces cas particuliers pour les concepteurs ou auto-constructeurs, notre équipe a développé, avec le soutien de Bruxelles-Environnement, un outil d’aide à la décision. Celui-ci permet de poser un choix technique plus sûr au regard des nombreux paramètres à considérer pour garantir un complexe de paroi sain et performant sur le long terme.

Cet outil consiste en une brochure de 26 pages, laquelle fournit des rosaces correspondant à chaque orientation. L’utilisateur est ainsi invité à partir du centre du disque et parcourir les différentes sections en opérant un choix de matériau en fonction de la situation projetée. La pastille de couleur située en partie extérieure du disque renseigne le résultat de la simulation dynamique réalisée avec le complexe correspondant :

  • vert – complexe envisageable
  • orange – approfondir le cas d’étude
  • rouge – le complexe est à proscrire.
Exemple d’un « chemin de décision » sur la rosace consacrée à l’orientation « Nord ».

Dans l’exemple ci-dessus, la paroi est orientée au Nord et est isolée au moyen de laine minérale. Un frein-vapeur est mis en œuvre côté intérieur et le complexe est refermé par des plaques de plâtres pour la finition. Cette composition reçoit un avis défavorable avec la nécessité d’approfondir le cas d’étude. Cela signifie que lors de l’analyse de la simulation correspondante, certains indicateurs n’ont pas permis de valider le complexe.

Dans sa version actuelle, l’outil aborde les deux grandes catégories de matériaux isolants : les matériaux biosourcés, présentant des caractéristiques hygroscopiques et les matériaux que nous appellerons inertes qui ne présentent pas, ou très peu, de ce comportement. L’outil sera amené à évoluer sur base de l’intérêt et des retours des utilisateurs.

Pour découvrir l’outil, rendez-vous sur le site d’Objectif Zéro.

Auteur: Benjamin Biot, Chargé de projets chez Objectif Zéro

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