L’utilisation de drones connaît une avancée fulgurante : selon un rapport du groupe Goldman Sachs, le marché des drones s’élèvera à quelque 100 milliards d’euros d’ici un an. En Belgique, à l’heure actuelle, les drones servent essentiellement à prendre des photos et à enregistrer des vidéos.
Cependant, il semble que ces appareils gagnent en popularité dans le secteur de la construction. Le CSTC a dès lors mis sur pied divers projets de recherche et études de faisabilité pour comprendre comment les entrepreneurs et professionnels de la construction pourraient, à l’avenir, utiliser cet outil polyvalent de manière utile et efficace.
Ces dernières années, les drones deviennent toujours plus accessibles, à la fois au grand public et aux utilisateurs professionnels. En réalité, les drones sont avant tout un moyen de transport. Peut-être pensez-vous en premier lieu à l’expédition de colis, de matériaux de construction, etc. Or, nous en sommes encore loin aujourd’hui, même si nous étudions déjà les possibilités. Actuellement, la principale application des drones réside dans le transport d’appareils de mesure.
Équipés d’applications spécialisées (appareils photo, caméras thermiques, GPS, etc.), les drones peuvent exécuter différentes tâches sur le chantier et alentour. Aujourd’hui, les entreprises inspectent déjà leurs gisements et pipelines depuis les airs en vue de détecter d’éventuelles fuites. D’autres se servent de drones pour gérer leurs inventaires et contrôler leurs stocks. Certaines entreprises installent des drones de sécurité dotés de caméras sur leurs chantiers. Les drones permettent également de vérifier la présence d’isolation thermique dans les toitures, de contrôler le fonctionnement correct de panneaux photovoltaïques et d’inspecter visuellement de vastes zones dangereuses, ravagées ou difficilement accessibles. De même, l’inspection d’une cheminée ou du faîte d’un toit fait partie des possibilités qui facilitent grandement le travail quotidien des professionnels de la construction.
Cependant, celles et ceux qui pensent que les drones ne servent qu’à prendre de belles photos ont tout faux. Ainsi, les techniques de relevés traditionnelles présentent des limites. En effet, un relevé manuel précis requiert du temps et fournit, hélas, des informations restreintes et peu détaillées. En revanche, les méthodes actuelles en matière de numérisation 3D haute résolution – éventuellement en combinaison avec des drones – fournissent beaucoup plus de données et de caractéristiques. Si un toit entier ou un détail du toit est pris en photo à l’aide de drones, il est possible de créer un modèle 3D détaillé à l’aide d’un logiciel. Cette technique s’intitule la « photogrammétrie ». C’est aussi la plus courante en matière de relevés 3D à l’aide de drones. Grâce à plusieurs images numériques d’un objet prises depuis différentes perspectives, vous réalisez, à l’aide d’un logiciel spécifique, un modèle 3D conforme à la réalité sous forme de « nuage de points » en haute résolution. Ce modèle sert ensuite de base à toute une série d’applications : mesures de volume et de superficie, dessin de façades et de plans au sol, informations relatives au désalignement d’une façade, orthophotos, modèles énergétiques 3D, BIM, etc.
L’utilisation plus poussée de drones ne représente qu’un premier pas vers la robotisation plus généralisée en cours dans le secteur de la construction. Cela se traduit par une évolution ultrarapide des drones sur les plans de la sécurité, de l’indépendance, de la puissance, de la compacité et de la fonctionnalité. De même, le type d’informations pouvant être collectées s’étendra largement à l’avenir.
Cette technologie en plein développement semble offrir de très nombreuses possibilités. Cependant, elle fait également l’objet de certaines critiques. Les écueils et obstacles liés à l’utilisation de drones ne doivent pas être négligés. Citons par exemple la réglementation applicable très rigoureuse (A.R. du 16 avril 2016). Ainsi, l’utilisation d’un drone ne s’improvise pas et n’est pas autorisée pour n’importe qui. Les pilotes qui souhaitent mener à bien ce genre de projets sont tenus de suivre une formation et de respecter des règles strictes. Le CSTC a d’ores et déjà pris des mesures en prévoyant, pour les travailleurs requis, des formations avec les permis nécessaires à la clé.
Les professionnels qui ont des questions concrètes à propos de l’utilisation de drones et/ou de la photogrammétrie en 3D peuvent à tout moment introduire une demande auprès du CSTC afin de bénéficier d’une aide dans le cadre de leurs innovations et développements en la matière.
En savoir plus ?
Les possibilités d’innovation et points d’attention résumés dans cet article sont davantage détaillés dans les publications Les drones au service de la construction et Le relevé 3D à l’heure du BIM, rédigées par le CSTC.
Auteurs : Samuel Dubois et Michael de Bouw, CSTC
Photos : ©BBRI-CSTC-WTCB
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