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Des chercheurs de l’ULB installent des capteurs dans des tunnels pour détecter les fissures

Un système de capteurs, actuellement testé dans le tunnel Rogier, pourrait à terme permettre de moins devoir fermer les ouvrages d’art pour en vérifier la bonne santé.

Plus de technologie pour potentiellement remplacer, à terme, le contrôle humain ? C’est la voie pour laquelle Bruxelles Mobilité, administration en charge des tunnels bruxellois, a choisi d’opter pour vérifier la bonne santé du béton de ses ouvrages d’art souterrains, qui ont montré à plusieurs reprises dans le passé récent de sérieux signes de faiblesse.

Profitant des actuels travaux de rénovation dans la toiture du tunnel Rogier, Bruxelles Mobilité a en effet confié à une équipe de chercheurs de l’ULB à l’origine du projet « TweetCon » l’installation d’appareils capables de mesurer en temps réel la solidité de la structure. Placées dans la nuit de mardi à mercredi, 4 zones de capteurs ont été réparties sur la longueur du tunnel. Durant une phase test de 6 mois, elles s’enverront en permanence des ondes.

À partir des informations relatives, entre autres, à la vitesse de transmission et à la forme de ces signaux, les chercheurs devraient être en mesure de déceler très rapidement les microfissures qui peuvent se créer entre la couche de béton initiale du tunnel et la nouvelle couche qui lui sera en quelque sorte superposée pour la solidifier, explique Arnaud Deraemaeker, professeur au sein du service BATir (Building, Architecture and Town planning) de l’École polytechnique de Bruxelles et superviseur du projet TweetCon.

« On pourra tester l’adhérence entre l’ancien et le nouveau béton, mais aussi, grâce à un accéléromètre, détecter les fissures dues au taux de vibrations liées au trafic en surface, et enfin, mieux détecter les changements de température », précise ce dernier, expliquant que l’information devrait pouvoir, à terme, être retransmise sur un simple smartphone.

Dispositif complémentaire

Du changement potentiel en perspective, donc, bien que les contrôles oculaires, qui restent à l’heure actuelle le principal moyen pour contrôler la santé du béton des tunnels, ne devraient pas disparaître tout de suite. Ils ont pourtant leurs désavantages. Chaque année, comme cela est prévu dans le Masterplan dont s’est dotée la Région, une inspection de ce type doit être effectuée dans chacun des 26 tunnels bruxellois, nécessitant au passage une fermeture complète ou partielle de l’ouvrage.

« Aujourd’hui, cela coûte relativement cher en fermetures, en balisage et en présence humaine. De plus, actuellement, il faut procéder à un carottage en cas de doute, ce qui est aussi coûteux », explique Camille Thiry, porte-parole de Bruxelles Mobilité, mentionnant un coût actuel de 507.000 euros par an en moyenne. « À court terme, le dispositif présenté ce soir pourrait donc être utilisé comme moyen de détection complémentaire et proactif pour les ouvrages sensibles. À long terme, seulement, on pourrait envisager un remplacement des inspections comme on les pratique aujourd’hui. »

Source: Le Soir