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Des branches dans la ville

Aujourd’hui, plus de la moitié de la population mondiale vit dans les villes et cette proportion devrait atteindre environ 70 % à l’horizon 2050.

Dans le même temps, les rapports concernant les évolutions climatiques se font de plus en plus alarmistes.
L’avenir que nous dessinent ces prévisions est de plus en plus sombre.
Or, parmi les pistes que met en lumière le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts intergouvernemental sur l’évolution du Climat) figure en bonne place la question des zones urbaines, qui offrent encore des potentiels considérables en termes de réduction des gaz à effet de serre (Source : Lapresse.ca).

Rénovation des bâtiments, mobilité, transport… les possibilités d’améliorations sont multiples.

Cela signifie donc que notre avenir se joue aussi dans les villes, dans notre capacité à transformer nos pôles urbains en espaces plus écologiques et plus verts. Et les enjeux sont rien moins que cruciaux. Car le réchauffement climatique menace particulièrement nos agglomérations qui risquent de se transformer en véritables îlots de chaleur avec des perspectives absolument effarantes.

Qualité de l’air déplorable, maladies chroniques, nuits étouffantes…

En raison de leur densification, les températures dans les villes ont tendance à être plus élevées qu’à la campagne. Et ces variations sont principalement liées au manque de végétation. 
Dès lors, le développement d’espaces verts permet de rafraîchir les températures et, peut-être d’échapper aux insupportables étés caniculaires que nous prédisent les experts du climat.

Les bienfaits des arbres dans la ville

Cette ambition qui doit être la nôtre, faire de nos villes des jardins, implique de se mobiliser dans plusieurs directions : l’écoconstruction, bien sûr, mais aussi l’agriculture urbaine et, plus largement, le développement durable et étendu de la nature dans nos rues, nos parcs et nos jardins.

Et qui dit nature en ville dit les arbres.

Refuges pour la biodiversité, fournisseurs d’ombre et de fraîcheur, capteurs de CO2… les arbres occupent une place absolument centrale dans la ville verte de demain.

C’est donc un vrai sujet. Les arbres dans les villes font partie de notre avenir, nous devons donc en prendre soin.

Alors, pour nous en parler, nous avons Murielle Eyletters, experte en arboriculture urbaine et qui dirige le bureau d’études Aliwen spécialisé dans le diagnostic des arbres en ville.

Médecin des arbres

Le métier de Murielle Eyletters c’est de diagnostiquer l’état de santé des arbres dans les villes pour fournir des prescriptions pour leur entretien.
Mais ce n’est pas tout.

Elle intervient aussi bien en amont, en accompagnement des projets paysagers ou urbanistiques, pour recommander les bonnes essences aux bons endroits, les bonnes dispositions à prendre et les bons emplacements pour garantir leur épanouissement et leur longévité.

« En fait, après mon doctorat à l’ULB dans le domaine de la physiologie végétale et des maladies des arbres en particulier, je voulais vraiment proposer ces solutions de diagnostic de santé pour les villes et les communes mais aussi pour monsieur et madame tout-le-monde.

Je me suis donc lancée avec le soutien de l’université et, avec le temps, nous avons élargi nos expertises pour intervenir sur des projets d’aménagements paysagers aux côtés d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes pour la partie expertise agronomique. 

Et là, effectivement, on réalise les diagnostics des arbres qui sont en place pour identifier ceux qui sont sains et qu’on va pouvoir conserver mais aussi ceux qu’on ne va pas pouvoir conserver parce qu’ils sont malades ou que leur espérance de vie est très courte. »

Notre adage, c’est ‘le bon arbre au bon endroit’. C’est essentiel de choisir la bonne essence d’arbre pour chaque projet.
Et planter un arbre, ça ne se fait pas comme ça. Il ne suffit pas de faire un trou et de la planter. Il y a des règles à respecter, notamment au niveau de la qualité de la terre


Murielle Eyletters, Médecin des arbres – Aliwen

Et, effectivement, c’est un point essentiel, parce qu’en ville, la terre est souvent de bien moins bonne qualité qu’à la campagne ou en forêt.

Ce sont souvent des terres de remblais, qui ont été remaniées et qui sont peu enrichies naturellement.
Il convient donc de travailler cette terre, de l’améliorer pour en faire un milieu de croissance qui soit favorable à la végétation, en général, et aux arbres en particulier.

Et tout cela, c’est l’expertise d’Aliwen.

Prise de conscience

Ce que Murielle a constaté c’est que le sujet des arbres dans la ville, et de leur valeur, est pris de plus en plus au sérieux aujourd’hui.

Cela tient notamment au fait que les communes ont évolué sur le sujet, avec pour conséquence le fait que l’octroi de certains permis de construire nécessitent de prendre en compte la gestion des arbres dans les projets de construction ou d’urbanisme.

« Clairement. Aujourd’hui, beaucoup de permis de construire sont refusés parce qu’ils ne tiennent pas compte des arbres qui sont sur la parcelle ».

Et donc les promoteurs immobiliers et les architectes, notamment avec l’aide d’organisations comme le cluster ecobuild.brussels, ont compris qu’ils devaient démontrer leur prise de conscience de la valeur écologique d’un terrain, quel que soit le projet


Murielle Eyletters, Médecin des arbres – Aliwen

« Évidemment, on est obligés parfois de sacrifier certains arbres qui ne peuvent pas être préservés.
Mais, dans ce cas, notre mission consiste à identifier les arbres qui doivent être sauvegardés en priorité (au regard de la biodiversité notamment) et, quand ce n’est pas possible, à proposer des solutions de compensation, notamment en calculant la valeur carbone des arbres qui seront retirés ».

Plus d’information : lively.brussels