Recherche sur les connexions rigides en bois
Comment rendre la construction bois plus durable et circulaire ? Il s’agit d’une vaste question sur laquelle les chercheurs et les ingénieurs se penchent depuis des années. La réponse ne peut être trouvée uniquement dans la connaissance des matériaux et des normes de construction. Il s’agit aussi d’expérimenter, de modeler et d’être créatif. C’est exactement ce que Robbe Celis de WOOD.BE a fait pour le projet WOODLINK.
WOODLINK est un projet de recherche de WOOD.BE, le centre d’innovation de l’industrie du bois et de l’ameublement, soutenu par le Bureau belge des normes (NBN) et le SPF Economie. Robbe Celis, ingénieur architecte et expert en construction bois chez WOOD.BE, s’est penché sur les connexions momentanées en bois pour ce projet. Plus précisément, il a cherché des moyens pour les rendre plus efficaces.
Les normes européennes pour le calcul de la stabilité des bâtiments sont la référence utilisée par Robbe Celis. Dans le contexte de la construction bois, il s’agit de l’Eurocode 5, qui est en constante évolution : les méthodes de calcul existantes sont affinées, améliorées ou de nouvelles méthodes sont ajoutées.
C’est là que réside une partie de la valeur de WOODLINK. Le projet contribue à des calculs plus précis qui comblent une lacune de l’Eurocode 5. En effet, elle met simultanément l’accent sur les avantages économiques et environnementaux des assemblages rigides : des portées plus importantes et une utilisation moindre des matériaux.
Les avantages des connexions rigides en bois
Les connexions rigides sont importantes pour la construction bois pour deux raisons :
1. Stabilisateur efficace contre le vent
Les bâtiments utilisent les murs pour résister aux charges latérales provoquées par le vent. Dans certaines situations, il n’est pas possible d’installer les murs nécessaires. Par exemple, en présence de larges fenêtres ou de grands espaces ouverts. L’utilisation de connexions rigides en bois offre alors une solution.
2. Capacité de charge verticale élevée
Les assemblages rigides en bois ont également un impact sur la capacité de charge verticale. Les conceptions qui utilisent des connexions rigides sont moins dépendantes des murs de soutènement. Cela augmente les possibilités de créer des espaces ouverts sans s’appuyer sur les murs.
Cela conduit à l’inévitable question : peut-on construire avec des connexions rigides sans murs porteurs ?
Construire sans murs de soutènement
C’est une question que Robbe Celis a prise en compte dans ses recherches. Il a testé différents dispositifs d’assemblage (vis et clous) sur le même type de bois, le lamellé collé ou le lamibois (LVL). Grâce aux résultats de ses essais, il a jeté les bases de nouvelles méthodes de calcul permettant de calculer les caractéristiques des connexions rigides en bois dans différentes situations.
WOODLINK est actuellement dans la phase prénormative. Pour l’instant, il ne s’agit que de théorie et d’expériences, et non d’applications pratiques concrètes. Le côté pratique est destiné à une prochaine phase. Ce que Robbe Celis a prouvé jusqu’à présent sur la base de ses essais et de ses calculs, c’est que les connexions rigides en bois permettent une portée supérieure de 20 à 30 %.
Le passage à la construction sans murs de soutènement se fait rapidement. Un concept qui s’inscrit parfaitement dans le cadre de la construction circulaire et durable. Un bâtiment ne comportant que des murs porteurs est un bâtiment extrêmement flexible dans lequel les espaces peuvent être adaptés à des circonstances changeantes.
Construction circulaire en bois
WOODLINK construit ainsi un bâtiment en bois à l’épreuve du temps qui va au-delà de la durabilité du matériau. Le bois est durable, mais nous devons le manipuler de manière intelligente. Il stocke le CO2 pendant sa croissance (comme un arbre) et le restitue à la fin de sa vie. L’utilisation du bois dans le cycle de vie du bâtiment présente donc de nombreux avantages écologiques : le bâtiment démontable et flexible est une des réponses. Au lieu d’utiliser les déchets de bois comme source d’énergie, nous recherchons de meilleurs moyens pour une réutilisation du bois de haute qualité. Cela nous ramène aux connexions rigides en bois. En utilisant des vis au lieu de colle ou d’autres liants chimiques, les structures sont facilement démontables et réutilisables. C’est un autre grand pas en avant pour la circularité de la construction bois.
Auteure: Evi Bilteryst, responsable de communication chez WOOD.BE
Lire aussi: Les infrastructures « intermédiaires » et le rôle du « placemaking » dans la transition circulaire; Quel avenir pour la construction durable ?; La Materatek, un espace pour concrétiser vos ambitions durables; Un mot de la présidente.