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Colz’Iso, des blocs isolants innovants par de jeunes étudiants hutois

Colz’Iso, c’est l’histoire de 5 copains d’amphi. Arthur, (un deuxième) Arthur, Alexandre, Lucas et Marvin sont 5 étudiants de Master 1 en Ingénierie Agronome et Ingénierie Environnement à la HECH (Haute Ecole Charlemagne de Huy) : dans le cadre de leur cours de Gestion Entrepreneuriale, ils développent un bloc isolant à base de paille de colza. Deux des jeunes hommes sont fils d’agriculteurs, d’où l’idée de ce projet de valorisation d’un déchet agricole.

Le début d’une belle aventure : le projet est applaudi par leurs professeurs, qui les inscrivent à un concours national d’entreprenariat (le YEP, ou Young Entreprise Project) qu’ils remportent brillamment. Forts de ce succès, ils ont récemment présenté leur projet au concours européen d’entreprenariat étudiant, le Gen-E, qui s’est déroulé cette année à Tallinn (Estonie). Nous relayons l’interview de cette jeune équipe par Circubuild.

Joaquim Dupont (Circubuild) : Premièrement, pouvez-vous rapidement vous présenter pour nos lecteurs, et nous en dire un peu plus sur votre projet Colz’Iso ?

Marvin : Au départ, on est vraiment 5 potes de classe, et pour notre cours de Gestion Entrepreneuriale, on nous a demandé de créer, par groupe, un projet commercial de A à Z. Vu la présence de deux fils d’agriculteurs dans l’équipe, nous avons rapidement décidé d’imaginer un projet de valorisation d’un déchet agricole, la paille de colza. Dans l’esprit des blocs isolants en chanvre, nous avons pensé à créer un bloc isolant à base de cette paille de colza, et les premiers résultats sont prometteurs, même si nous en sommes toujours à l’étape du prototype, et qu’il reste un long chemin devant nous pour confirmer toutes nos hypothèses.

J.D : Sans nous dévoiler tous vos secrets de fabrication, de quoi se compose votre « ColziBloc », et qu’est-ce qui le rend si intéressant ?

Marvin : Dans les grandes lignes, il s’agit d’un bloc de paille de colza compactée, mélangée avec de la chaux. Après, nous ne pouvons pas tout dire non plus (rires). Les blocs sont destinés à être installés entre les cloisons de bâtiments, et ils permettent de gérer l’eau et les changements de phase générés par l’air intérieur et extérieur, et donc de limiter les variations de température intérieure, en été comme en hiver. De plus, c’est un produit qui satisfait un maximum d’acteurs : les agriculteurs, qui peuvent valoriser une matière première autrement inutilisée (seule la fleur de colza est récoltée, la paille étant laissée sur les champs), et le secteur de la construction, qui trouve ici un matériau isolant bio-sourcé, disponible en grandes quantités et donc économique. C’est win-win pour tout le monde.

J.D : Avez-vous rencontré des difficultés particulières au cours du développement du projet ?

Alexandre : Pour l’instant non, nous sommes très satisfaits de notre progression. Cependant, je crois que c’est une question à laquelle nous ne pourrons répondre avec certitude que plus tard, puisque nous en sommes toujours à l’étape du prototype.

J.D : Tant qu’on parle de difficultés, comment s’est passé la collaboration sur ce projet ?

Marvin : Parfaitement ! Je sais que c’est un peu bateau ou cliché, mais on se connait très bien, on passe beaucoup de temps ensemble depuis le début de nos études. On s’est mis d’accord dès le début d’essayer de communiquer un maximum, et de faire en sorte que tout le monde puisse exprimer ses idées et donner son avis sur l’avancement du projet, que ce soit pour du positif ou du négatif.

Alexandre : Je pense aussi qu’on a la chance de pouvoir nous appuyer sur les qualités de chacun, ce qui permet à tout le monde de prendre le lead à différents moments, en fonction de nos points forts et points faibles.

J. D : Alors qu’il s’agissait au départ d’un simple projet de cours, Colz’Iso a rapidement pris une ampleur inattendue.

Alexandre : Oui, c’est le moins qu’on puisse dire. Quand nous avons présenté notre projet pour notre examen, nos professeur.es étaient convaincus, et nous ont proposé de représenter notre école au YEP, le concours national de jeunes entreprises. A partir de là, nous avons travaillé sur notre projet, renforcé les aspects marketing, business plan, et présentation. Nous avons également remporté le concours national, et nous avons été sélectionnés pour représenter la Belgique au concours européen, le Gen-E qui s’est déroulé à du 12 au 15 juillet dernier à Tallinn, en Estonie.

J.D : Qu’est-ce que vous retirez d’une telle expérience ?

Alexandre : Pour nous, cela représentait vraiment une super expérience. Nous avons rencontré de très nombreux jeunes d’autres pays, avec des projets en tous genres. C’était aussi motivant et inspirant de voir ce que nos « adversaires » avaient préparé, comment ils avaient géré certains aspects qui nous avaient donné du fil à retordre, et nous n’en retirons que du positif. 4 prix étaient décernés, malheureusement aucun pour nous, mais nous n’avons clairement pas été ridicules et nous avons reçu de bonnes critiques sur plusieurs points.

Marvin : Nous sommes tous d’accord là-dessus, ce concours international nous a vraiment permis de comparer notre façon de travailler avec d’autres groupes. Et surtout, on peut vraiment dire que notre projet a été vu et analysé par des dizaines de personnes différentes, qui ont étudié les moindres détails de notre produit, de notre business plan, de notre site internet, et nous ont remis leurs conseils pour la suite.

J.D : Pour terminer, est-ce que vous auriez des conseils pour des étudiant.e.s qui se lancent dans un projet entrepreneurial, ou des avertissements sur des écueils à éviter ?

Alexandre : Je pense qu’il faut bien faire la différence entre mener un projet, et réussir un examen. Si c’est pour avoir la moyenne et faire le strict minimum, il ne faut pas espérer que le projet décolle. Par contre, je pense que si le projet est bien mené et que l’on y croit, rien n’est impossible, rien n’est inatteignable.

Arthur (qui nous a rejoints pour la fin de la conversation) :Je suis du même avis qu’Alexandre. Pour qu’un projet de la sorte fonctionne, il faut croire en son projet et se donner les moyens de le réaliser. Ensuite, il faut aussi travailler sur ses compétences de présentation à l’oral. C’est un exercice particulier, pour lequel il faut s’entrainer, pour gagner en confiance et en assurance.

Marvin : Je crois qu’il ne faut pas se limiter parce qu’on est étudiant, une bonne idée reste une bonne idée, peu importe qui y pense et peu importent les diplômes qu’il possède ou ne possède pas (ou pas encore).

Les membres de Colz’Iso comptent poursuivre le développement de leur produit lors de l’année académique qui arrive, leur dernière année d’études d’ailleurs. Vous pouvez les suivre via leur page Facebook.

Source: Circubuild