Les 7 et 8 mars s’est tenu le premier Forum Mondial Bâtiments et Climat organisé par le Gouvernement français et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Dédié à la décarbonation et à la résilience climatique des bâtiments, ce forum a réuni plus de 1400 participants et a abouti à l’adoption par les représentants de 70 pays de la « Déclaration de Chaillot », texte fondateur d’une coopération internationale qui va permettre d’avancer vers une transition rapide, juste et efficace du secteur.
Selon le dernier rapport mondial sur l’état des bâtiments et de la construction, publié hier par le PNUE et l’Alliance mondiale pour les bâtiments et la construction (GlobalABC), les émissions du secteur du bâtiment et de la construction représentent plus d’un cinquième des émissions mondiales. Le rapport indique qu’en 2022, le secteur représentait 37 % des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie et aux processus opérationnels.
Dans la déclaration de Chaillot, les ministres signataires rappellent qu’avec l’accélération du changement climatique, les bâtiments seront de plus en plus exposés aux risques liés au climat qui touchent particulièrement les pays et villes en développement. De plus, en 2050, 68% de la population mondiale vivra dans des zones urbaines et la demande mondiale en matière première devrait doubler d’ici 2060.
Les ministres signataires de la « Déclaration de Chaillot » soulignent un volume encore trop insuffisant de rénovations et de constructions de bâtiments durables, accentuant le fossé entre la trajectoire du secteur et l’objectif de l’Accord de Paris de maintien du réchauffement climatique en dessous de la barre des 1,5°C d’ici 2100. Ils dénoncent également la poursuite d’investissements dans des systèmes et des bâtiments à trop forte intensité carbone et la surexploitation des ressources naturelles pour la production de matériaux de construction, facteur de dégradation de la biodiversité et de l’environnement.